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48 [l516] MÉMOIRES POUR SERVIR
sentit au concordat qui donne aux papes et aux roys de France ce qui ne leur appartient pas; et il céda à l'importunité de Leon pour abolir la pragmatique. Quand le chancelier, qui après la sortie du Roy estoit resté à Boulogne pour achever le traité, fut revenu vers le Roy, Sa Majesté lui dit : « M. le chancelier, « j'ay grande peur que ces lettres nous envoyent tous « deux, vous et moy, en enfer. »
[i516] Le Roy, qui s'étoit obligé faire ratiffier le concordat par l'Eglise gallicane et publier en la cour de parlement, commanda qu'on le publiast et ratiffiast; mais les prelats, chanoines et suposts de l'Université, pareillement les presidens et conseillers, s'assemblèrent à part pour deliberer ce qui étoit à faire; puis pour les gens d'Eglise, le cardinal de Boissy (r) dit au Roy que la matiere touchoit l'état de l'universelle Eglise gallicane, et que sans icelle assemblée ne pouroient ratiffier les concordats : auquel le Roy en grand déplaisir fit réponse qu'il leur feroit bien faire, ou les envoyeroit à Rome pour disputer avec le Pape lesdits concordats. Le président Baillet (a) dit, pour les présidens et conseillers, qu'ils se conduiroient en sorte que Dieu et le Roy devroient estre contens. Lors le chancelier dit au Roy que ceux de sa cour l'entendoient bien ; qui répondit telles parolles : « A ceux-là je leur « feray bien faire. »
[1517] Enfin après grandes menasses et jussions de la part du Roy, et après beaucoup d'excuses et de remontrances de la part de la cour de parlement, ladite
(-) Le cardinal de Boissy: Adrien Gouffier, grand aumônier de France, évêque d'Alby, cardinal en i5i5 , mort en i5a3. — (») Le président Baillet : il mourut en i5a5.
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